Les 8 tendances alimentaires qui vont faire 2024

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"Chaque innovation devient polémique quand la radicalisation entre en cuisine"
Rachida, sourcer
Rachida
Consultant Food&Beverages
Ne pas aller à Anuga 2023, c'est un choix

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C’est dans un contexte très particulier que les acteurs de l’économie de l’alimentation évoluent depuis quelques années. Une radicalisation d’une partie de l’environnement poste l’innovation au cœur de possibles polémiques et dangers d’image de marque.

L’innovation jusqu’au début de 2015 était souvent, voire toujours, accueillie avec admiration et impatience, la création d’un nouveau produit était un évènement positif pour une entreprise et le marché.

Depuis 2020 et la “véritable” prise de conscience (même si elle est antérieure pour certains) des enjeux alimentaires sur les personnes et l’environnement place désormais toute innovation et entreprise dans une situation potentiellement difficile à gérer.

Polémiques qui viendront soit des ecolo-bio qui reprocheront une exploitation d’une ressource, l’utilisation d’un ingrédient dans la composition du produit que ce soit dans sa composition (viande animale, pêche non raisonnée, sucre, gras etc) mais également dans sa fabrication (robotique, géographique).

Polémiques qui viendront des plus traditionnels qui reprocheront le type de fabrication (ultra transformation) ou composants (insectes !) ou encore un naming interdit (Steak, Bacon ou lait végétal) qui porte atteinte au secteur traditionnel.

Commençons notre tour des 8 innovations des prochaines années.

1-La viande sans viande

Mise au banc des accusés, les cheptels, de boeufs principalement, vivent des moments difficiles, en Irlande, des centaines de milliers de boeufs sont menacés de destruction, 

Au cœur de la tourmente écologique, la viande vit des moments difficiles, menacée de disparition à terme (voir les signatures par plus d’une centaine de villes de la mission C40 cities) qui a pour objectif notamment d’interdire la consommation de viande. (C40.org)

Pourra-t-elle résister à la pression des lobbies écologiques, à la bien pensance politique, à la peur de certains consommateurs, aux réglementations européennes qui échappent de plus en plus au peuple ?

Alors quelles sont les alternatives proposées par le secteur F&B.

Depuis quelques années, on voit apparaître des “viandes” végétales à base de soja, pois chiches et autres produits parfois des plus polémiques (insectes). (Voir notre article De retour d’Alimentaria Food Tech)

Un fabricant Thaïlandais à découvrir:

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2-Le fromage sans fromage

A la base, le fromage sans lait trouve ses origines dans l’allergie au lactose et non dans les désirs végan.

3-Les insectes au menu

Oui, c’est le produit polémique par excellence, tout le monde comprend bien les réticences de tels produits, on comprend par contre moins l’empressement à donner les autorisations à la commercialisation de ce produit certes riche en protéines mais qui pose quand même des questions d’acceptation et du caractère d’élevage ultra-industriel que l’on remet en cause. On imagine ici que l’on facilite les demandes des lobbies qui font pression sur les politiques européens, contre quelles contreparties ? 

Ou alors on anticipe des pénuries alimentaires que Monsieur tout le monde n’a pas encore évaluées. Pénuries mondiales, augmentation de la population ou choix de détruire des cheptels entiers ?

De nouvelles centrales d’élevages ouvrent un peu partout, officiellement pour créer de la nourriture animale alors qu’en parallèle on accepte l’utilisation des insectes dans les produits à destination des êtres humains et ce sans l’obligation de le spécifier sur l’emballage? Beaucoup d’incohérences.

Beaucoup de mystère dans un secteur déjà polémique. Cependant, la facilité à faire accepter ces nouveaux produits par le parlement européen montre que les Députés Européens ont bien compris l’intérêt ou pas ? Etrange affaire.  Les gaz à effet de serre autorisent donc tout ?

4-La robotique et l'IA

La robotique n’intervient pas encore dans la création de nouveaux produits, ce que fera surement l’IA mais participe à la fabrication, que cela soit au sein des usines et ateliers de fabrication que dans les restaurants. (voir notre article sur les robots en cuisine).

5-Le naming au coeur des changements

Du steak sans steak, du bacon sans bacon se retrouvent devant la justice.

Beurre de tofu, fromage veggie, lait de riz, boulettes ou steak de soja, émincés sans viande, hot-dog végétal…

La justice s'en mèle

En 2017, La Cour de justice de Luxembourg a publié un arrêt dans ce sens le 14 juin, en réponse à une demande du tribunal allemand de Trêves, précisant que la dénomination « lait » est réservée au lait d’origine animale. Tout comme la « crème », la « chantilly », le « beurre », le « fromage » ou le « yaourt ». A chaque Etat membre d’appliquer des sanctions. « De l’injonction à l’amende, qui peut aller jusqu’à 450 euros par produit mis sur le marché, la DGCCRF en France dispose d’une kyrielle d’outils », ajoute Katia Lentz. Aux professionnels de monter leurs dossiers.

Une loi votée en 2020 prévoit d’interdire l’usage du mot « steak » pour les produits à base de protéines végétales à partir de cet automne. La direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), pour sa part, avait contesté l’urgence à suspendre, estimant que la promulgation de la loi en 2020 avait laissé suffisamment de temps aux industriels pour prendre leurs dispositions avant le décret d’application du 29 juin dernier.

L'Europe rentre en jeu

L’Europe, toujours droite dans ses bottes quand il s’agit de sabotage des secteurs historiques, des produits qui font l’histoire d’un pays (Camembert) (après l’industrie automobile) refuse l’interdiction.

En octobre 2020, le Parlement européen avait un texte visant à interdire l’usage des termes d’origine animale pour les produits végétaux – exception faite pour les appellations « yaourt », « crème » ou « fromage » appliquées à des produits sans lait animal. La France est devenue le seul pays de l’Union européenne à aller à rebours de cette décision.

La DGCCRF incite les industriels des simili-carnés à « développer leur propre terminologie », estimant que les produits concernés ne remplissaient pas, malgré l’usage, les critères pour s’appeler « steak » ou « nuggets ». 

> Une guerre de Lardon

Cela ne facilite pas la chose pour ces industriels verts qui espéraient profiter de la notoriété des secteurs qu’ils décrient depuis des années, ce qui, il faut le reconnaître, n’est pas très smart et encore moins raccord avec leur mission d’intégrité. En gros, les végétalistes veulent vendre des lardons “éthiques” avec le nom des lardons “sales”. Il ne faut pas oublier que dans ce secteur, s’il y a des industriels peu recommandables, il y a des éleveurs d’extrême qualité qui élèvent des Porcs de Bigorre ou des Pata Negra avec amour et qu’il est totalement injuste et déloyale de profiter de leur notoriété en les dénigrant. Ce que ne semble pas avoir compris les nouveaux entrants qui s’étonnent de la levée de bouclier des Syndicats professionnels.

Quels seront alors les nouveaux noms qui définiront leurs produits ?

A tout seigneur, tout honneur :

Beurre végétal : Margarine (oui facile…)

Steak végétal : « Patty végétarien » ou « Galette végétale » ou simplement « Galette. »

Lardon : « Morceaux fumés végétaux » ou « Blocs rosés végétaliens. »

Bacon : « Tranches fumées végétales » ou « Rashers végétaliens. »

Lait végétal : « Boisson végétale »

Paradoxe de cette interdiction franco-française : ces produits pourront conserver leurs noms et être vendus dans l’Hexagone… à condition d’être fabriqués ailleurs ! Cette exception pour les produits importés d’un autre pays européen a dû être intégrée au décret, au nom de la libre circulation des produits.

6-Les cheptels en danger

Trop gros émetteurs de méthane, les bovins deviennent les bêtes à abattre pour sauver le climat en Irlande et ailleurs en Europe. En effet, le secteur de l’agriculture est responsable de 38 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) du pays. Une fuite du ministère irlandais de l’Agriculture table sur 200 000 vaches sacrifiées.

Des idées similaires existent aux Pays-Bas, en France et en Europe en général. Vent debout les éleveurs auront-ils gain de cause face à une Europe omnipotente et déconnectée des intérêts des agriculteurs.

7-Le Bio en question semble marquer le pas

Les derniers mois, l’inflation semble avoir eu raison du bio, le prix des produits ayant pris plus de 35%, le bio devient totalement inabordable. Les innovations dans le domaine se font de plus en plus rares, les prix ne couvrent plus les coûts de R&D, on devrait voir ces prochaines années une certaine stagnation dans les innovations.

8-La livraison à domicile prend ses positions

La livraison devrait connaître des turbulences en 2024 pas aidée par l’inflation des produits alimentaires et le manque de personnel en restauration. La restructuration du secteur devrait se faire et laisser sur le côté les moins solides. A lire notre article sur les plateformes de livraison.

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