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Lancement
Préparation
Innovation, discipline sociale.
Le paradoxe de l'innovateur : avoir raison mais échouer quand même
Vous avez eu cette idée brillante. Vous l’avez testée, validée, peaufinée. Les données sont formelles : votre innovation va changer la donne. Et pourtant… personne n’en veut. Oui on sait cela dégoûte et non les gens ne sont pas des imbéciles… Si, si vous l’avez pensé ;))
Bienvenue dans le paradoxe de l’innovateur, ce moment déconcertant où l’on réalise qu’avoir raison ne suffit pas. Consolez-vous et dîtes que vous êtes un génie incompris.
Leonardo da Vinci a dessiné un parachute fonctionnel au XVe siècle, mais il a fallu attendre 500 ans pour que quelqu’un le teste et confirme qu’il fonctionnait parfaitement. La tablette d’Apple a connu l’échec avec le Newton en 1993, avant de triompher avec l’iPad en 2010 (un mix de timing, de marketing, de paternité et de conviction). Même le célèbre Post-it a d’abord été considéré comme un échec par 3M : une colle qui ne colle pas vraiment, quelle utilité ?
Comme le dit l’adage dans la Silicon Valley : « Être trop en avance sur son temps est indiscernable de l’échec. »
Le syndrome du "Est-ce vraiment utile ?" ou pourquoi l'humanité résiste aux bonnes idées
Le rejet d’une innovation ne vient pas toujours d’un défaut du produit ou service, mais souvent de mécanismes psychologiques profondément ancrés chez l’humain :
- La résistance au changement : Notre cerveau est programmé pour économiser de l’énergie, et apprendre de nouvelles habitudes en consomme beaucoup.
- Le biais de statu quo : « On a toujours fait comme ça » n’est pas qu’une phrase agaçante, c’est un mécanisme de défense cognitif.
- L’aversion à la perte : Les humains ressentent plus intensément la douleur de perdre quelque chose que le plaisir d’en gagner une nouvelle.
Petit exercice mental : Combien de fois avez-vous dit « non » à une nouveauté avant de vous demander comment vous aviez pu vivre sans ? (Souvenez-vous de votre réaction quand on vous a proposé de remplacer votre téléphone à clavier par un smartphone tactile…)
L'art subtil d'imposer sans imposer
Comment alors faire adopter une innovation quand la raison ne suffit pas ? Quelques stratégies éprouvées :
1. L'adoption progressive
Plutôt que de révolutionner d’un coup, transformez petit à petit. Le vélo n’a pas remplacé le cheval en un jour, il est d’abord passé par la draisienne, puis le grand-bi, avant d’arriver à sa forme actuelle.
2. La preuve sociale
« Si tout le monde le fait, c’est que ça doit être bien. » Ce principe, aussi simple qu’efficace, explique pourquoi les influenceurs sont devenus si… influents.
En interne, bien prendre en compte que l’innovation est une discipline sociale, qu’il faut manager et convaincre progressivement votre entourage pour qu’il devienne votre relais.
3. La familiarité rassurante
Ancrez votre nouveauté dans quelque chose de connu. Les premières voitures étaient appelées « carrioles sans chevaux » pour aider les gens à conceptualiser cette étrange invention. On entend aujourd’hui “le Uber du …”
4. La persistance intelligente
Thomas Edison a essayé 1 000 façons infructueuses avant de réussir l’ampoule électrique. À un journaliste qui lui demandait s’il était découragé, il aurait répondu : « Je n’ai pas échoué. J’ai simplement trouvé 1 000 façons qui ne fonctionnent pas. » Savoir quand s’arrêter, savoir quand continuer, sont des qualités primordiales à avoir. Bon, il est vrai que votre compte en banque décide parfois, mais n’hésitez pas à mettre en veille un projet auquel vous croyez et de le ressortir plus tard quand vous voyez des signes d’une meilleure acceptation.
Ces moments où l'innovateur se demande s'il vit dans un monde parallèle
Gandhi : « D’abord ils vous ignorent, ensuite ils se moquent de vous, puis ils vous combattent, et enfin, vous gagnez. »
Il y a ces instants où l’innovateur se sent comme un extraterrestre observant une espèce étrange :
Quand vous montrez un prototype qui fonctionne parfaitement et qu’on vous répond : « Oui, mais ça ne marchera jamais. »
- Quand vos tests utilisateurs sont unanimement positifs mais que les investisseurs vous expliquent que « le marché n’est pas prêt. »
- Quand on vous dit dans la même réunion que votre idée est « trop en avance sur son temps » et « pas assez innovante. »
- Quand quelqu’un rejette votre innovation pour finalement la réinventer deux ans plus tard en pensant que c’est son idée.
Dans ces moments-là, l’humour devient une bouée de sauvetage. Comme le disait Niels Bohr : « Certaines vérités sont si importantes qu’il faut parfois les entourer de plaisanteries pour qu’elles aient une chance d’être acceptées. »
Être trop tôt sur le marché : la malédiction du visionnaire
Être en avance sur son temps est souvent présenté comme une qualité. Pourtant, dans le monde de l’innovation, c’est parfois une condamnation à l’échec. Des exemples célèbres :
- Le Picturephone de Western Electric en 1964 proposait déjà des appels vidéo, mais a échoué commercialement. Il a fallu attendre Skype et FaceTime 40 ans plus tard pour que cette technologie se démocratise.
- Le Segway, ce transporteur personnel censé révolutionner la mobilité urbaine, s’est transformé en gadget pour touristes.
Le timing est souvent plus important que la qualité de l’innovation elle-même. Comme le disait Bill Gross, fondateur d’Idealab : « Le timing est responsable à 42% du succès ou de l’échec d’une startup, bien plus que l’idée elle-même. »
Aux innovateurs déçus : pourquoi l'échec d'aujourd'hui est peut-être le succès de demain
Si votre idée se heurte à un mur d’incompréhension, prenez une grande respiration et considérez ceci :
Votre échec est peut-être temporaire. Le monde n’est peut-être pas prêt, mais il pourrait l’être demain. Netflix désirait vendre à Blockbuster une participation dans sa plateforme pour 50 millions de dollars en 2000, les dirigeants n’ont pu s’empecher d’en rire…. Aujourd’hui, Netflix pèse plus de 100 milliards. Et blockbuster, 9000 points de vente à l’époque, aujourd’hui, il ne subsiste qu’un seul magasin dans le monde, situé à Bend, dans l’Oregon, aux États-Unis?
- Votre échec est instructif. Chaque rejet est une donnée précieuse qui vous rapproche de la formule gagnante. James Dyson a créé 5 126 prototypes avant de réussir son aspirateur. D’ailleurs Miele, la marque N°1 en termes de qualité n’a pas su surfer sur le succès de Dyson et reste une marque “confidentielle” réservée aux connaisseurs et au catalogue beaucoup plus large, un choix stratégique.
- Votre échec n’est pas personnel. Le rejet d’une innovation n’est pas le rejet de vous-même, mais le reflet des limites cognitives humaines face à la nouveauté.
- Votre échec est souvent la preuve que vous êtes sur la bonne voie. Si tout le monde comprend immédiatement votre idée, c’est peut-être qu’elle n’est pas assez innovante !
Conclusion : L'innovation comme un acte de foi
Innover, c’est croire en un futur que les autres ne voient pas encore. C’est avoir la résilience de continuer quand les évidences sont là mais que personne ne veut les voir.
Alors aux innovateurs, créateurs et visionnaires qui se sentent incompris, rappelez-vous ces mots attribués à Gandhi : « D’abord ils vous ignorent, ensuite ils se moquent de vous, puis ils vous combattent, et enfin, vous gagnez. »
N’abandonnez pas. Le monde a besoin de vos idées, même s’il ne le sait pas encore.
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